Emotions et neurotransmetteurs, quel lien ?


Depuis quelques années, nous entendons de plus en plus parler du lien entre neurotransmetteurs et émotions. En effet, sans neurotransmetteurs il n’y a ni émotions ni mémoire car ils sont les vecteurs de l’information transmise dans tout notre organisme.

  

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Femme qui rigole

 

Le mot « émotion » vient du mot « émouvoir » qui provient lui-même du mot latin emovere. La lettre e signifie « hors de » et movere « mouvement ». Étymologiquement, il s’agit donc de mettre en mouvement quelque chose de l’intérieur vers l’extérieur.

L’émotion constitue une expérience psychophysiologique complexe et intense pour l’être humain. Elle correspond à l’état d’esprit d’un individu qui est lié aux influences internes et externes, respectivement biochimiques et environnementales.

À noter que les émotions et les sentiments sont deux ressentis distincts. L’émotion provoque des sensations physiques et durent en moyenne quelques minutes. Les sentiments eux ne sont pas nécessairement liés à des sensations physiques et peuvent perdurer dans le temps.

 

Classification de nos émotions

 

Les émotions sont le fruit d’un processus physiologique commun à tous les êtres humains. Elles génèrent ainsi des ressentis universels qui même s’ils peuvent être classifiés vont se traduire par des intensités variables.

D’après les travaux de Paul Ekman, il existe six émotions universelles et innées :

  • La peur : sauver sa vie en situation de danger.
  • Le dégoût : éviter de mettre en danger sa santé.
  • La colère : fournir l’énergie nécessaire pour franchir un obstacle.
  • La surprise : éveiller l’ensemble des sens pour faire face à un évènement inconnu.
  • La joie : s’intégrer à un groupe afin d’être en sécurité.
  • La tristesse : attirer l’attention d’un groupe afin d’y être réintégré.

 

Dans les années 1990, Ekman a élargi cette liste d'émotions de base à 16, donnant un éventail plus large d'émotions positives. Ces dix nouvelles émotions sont : l’amusement, la satisfaction, la gêne, l’excitation, la culpabilité, la fierté dans la réussite, le soulagement, le plaisir sensoriel, la honte, et le mépris.

 

Le processus chimique des émotions 

L’activité cérébrale est activée par un stimulus interne ou externe. Il peut ainsi provenir d’une simple pensée ou bien d’un évènement extérieur capté par l’un de nos cinq sens.


Neurotransmetteurs dans le cerveauC’est cet influx nerveux qui nous permet de ressentir physiquement les émotions
. Il peut ainsi faire augmenter les palpitations du cœur, rendre les mains moites, faire rougir ou encore nouer le ventre. Une émotion est ressentie pendant environ 5 minutes avant de s’estomper. Peuvent ensuite rester des ressentis ou sentiments qui n’ont plus de répercussions physiques.Lorsque cette information arrive jusqu’au cerveau, celui-ci réagit en envoyant un message électrique au reste du corps via la moelle épinière. Ce courant électrique permet au cerveau de coordonner les mouvements, de contrôler la respiration, les palpitations cardiaques, la transpiration, d’indiquer la faim, la joie ou encore la tristesse.

Les plus petits composants du système nerveux central s’appellent les neurones. Ce sont des cellules spécialisées qui sont présentes dès la naissance et continuent d’être produites tout au long de la vie. On en dénombre des centaines de milliards dans tout l’organisme dès la venue au monde. Ce sont via ces neurones que transite l’influx nerveux, le message envoyé par le cerveau, jusqu’aux glandes, aux organes ou encore jusqu’aux muscles. Ils constituent une sorte de réseau ou ramification permettant de délivrer un message en un clin d’œil.

À savoir que chaque neurone est programmé pour produire, envoyer et recevoir des médiateurs chimiques spécifiques afin que l’organisme puisse fonctionner de manière optimale. Ces messagers chimiques parcourent tous des trajets différents ce qui permet de générer une grande diversité d’effets biologiques.

La bonne circulation de ces messagers, appelés les neurotransmetteurs, sont la clé de notre bien-être.

 

Les Neurotransmetteurs

 

Les neurotransmetteurs sont des molécules secrétées au sein du cerveau qui agissent sur la vigilance, le souvenir, le sentiment de bien-être ou le stress. Ils sont véhiculés dans le corps via le système nerveux grâces aux neurones.

S’ils sont produits en excès par notre organisme, les neurones seront saturés et dans l’impossibilité de transmettre le message. À contrario, s’ils sont produits en nombre insuffisant, le signal chimique ne sera pas transmis. Ces dérèglements peuvent alors engendrer une altération du comportement comme la fatigue, la déprime, le manque d’entrain, certains troubles du sommeil ou encore de l’anxiété sans raison apparente.

 

Il existe de nombreux neurotransmetteurs. Quatre sont absolument essentiels pour que nous puissions jouir d’un bon équilibre physique et mental :

  • La dopamine
  • L’acétylcholine
  • L’acide gamma-aminobutyrique (GABA)
  • La sérotonine.

 

Zoom sur les principaux neurotransmetteurs

 

  • La dopamine

Correspond à l’énergie ressentie. C’est le neurotransmetteur du dynamisme, de l’entrain, de la vivacité ou encore de l’acuité intellectuelle. En cas de manque d’intérêt, de baisse de motivation ou de légère déprime, il convient de manger des aliments riches en tyrosine, acide aminé composant des protéines, qui est le précurseur de la dopamine. La tyrosine se trouve en forte teneur dans la chaire animale, les œufs, les produits laitiers, les flocons d’avoine, les germes de blé ou encore les noix. Il est aussi possible de prendre des compléments en L-tyrosine.

 

  • L’acétylcholine 

Correspond à la créativité et à la mémoire. Il est responsable des fonctions liées à la pensée comme la compréhension du langage, l’intelligence, la capacité à concentrer son attention, à l’ouverture sur le monde ou encore à la création. L’acétylcholine est fabriquée à partir de la choline qui est un phospholipide. Il se trouve principalement dans les œufs, le foie, le germe de blé, le soja, le beurre de cacahuètes, le son d’avoine, les amandes ou encore les brocolis et les choux.

Femme souriante

 

 

  • L’acide gamma-aminobutyrique (GABA) 

Correspond à la stabilité. Il contribue à contrôler le niveau d’éveil et d’anxiété en jouant sur la stabilité en empêchant d’être survolté. Ce neurotransmetteur est produit grâce à l’acide glutamique. Celui-ci se trouve principalement dans la morue, le parmesan, le lait, le soja, le gouda, le gruyère, les noix de cajou, les amandes, les arachides, l’avoine, les haricots, les pommes de terre et certains légumes. Pour augmenter son taux de GABA, il est également possible de se supplémenter en L-glutamine.

 

  • La sérotonine 

Correspond à la joie de vivre. Il aide à récupérer pour se régénérer et ainsi trouver la sérénité. Il permet de profiter pleinement de l’instant présent. Il sert également à contrebalancer les effets de la dopamine.  La sérotonine est synthétisée à partir du tryptophane qui est un acide aminé composant des protéines. Les aliments les plus riches en tryptophane sont les avocats, le gibier, l’œuf, le canard, la dinde, le germe de blé, la ricotta ou encore le muesli. En plus de l’alimentation, il est possible se supplémenter en 5-HTP ou en griffonia.


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