L'alimentation émotionnelle

Quand nos émotions remplissent le frigo

  

Coup de stress, déception, contrariété, ennui… et c’est le paquet de gâteaux que vous avez sous la main qui y passe sans vous en rendre compte. Qui n’en a jamais fait l’expérience ? 

Des grignotages intempestifs aux troubles du comportement alimentaire, l’alimentation dite émotionnelle peut rapidement prendre beaucoup de place dans notre vie.

L’alimentation émotionnelle est caractérisée par le fait de « manger ses émotions ». Manger constitue un moyen pour les faire taire et éviter de les ressentir. Notre attention est alors focalisée sur les aliments que nous mangeons et notre énergie vitale principalement concentrée sur nos organes de digestion. Le corps et l’esprit sont comme anesthésiés et il n’y a plus de place pour ressentir des émotions considérées comme désagréables.

 

Les émotions

 

Femme contrariée

 

 

Étymologiquement, le mot « émotion » vient du mot « émouvoir » qui provient lui-même du mot latin emovere. La lettre e signifie « hors de » et movere « mouvement ». Il s’agit donc de mettre en mouvement quelque chose de l’intérieur vers l’extérieur, de laisser circuler la vie.

Nos émotions primaires sont universelles et au nombre de 6 : la joie, la colère, le dégoût, la peur, la tristesse et la surprise. S’en suivent une palette d’autres émotions dites secondaires.

À savoir qu’une émotion se distingue d’une sensation car elle provoque des ressentis physiques (comme les fameuses mains moites) et se dissipe en quelques minutes si on la laisse circuler. Les sensations elles perdurent et peuvent être observées plus longtemps sans pour autant provoquer des sensations physiques.

Les émotions qui nous traversent sont le fruit du travail de captage de nos 5 sens. À travers les goûts, le toucher, les odeurs, les images et les sons, notre cerveau va capter tous les stimuli environnant et retranscrire ces informations au thalamus qui, tel un centre de tri, va les séparer en fonction de leurs provenances. Elles vont ensuite être analysées dans le siège de nos émotions, le cerveau limbique, avant de déclencher un ressenti corporel.

 

À savoir que nous avons le pouvoir de stimuler notre système limbique par la réflexion et non seulement par la perception d’une information. Nous sommes ainsi capables de générer des émotions par anticipation avec nos pensées. Nous pouvons par exemple ressentir de la peur ou de l’appréhension avant une réunion importante ou un entretien d’embauche.

 

Les sources de l’alimentation émotionnelle

 

Les mangeurs émotionnels utilisent la nourriture pour ne pas ressentir certaines émotions, pour les calmer, les atténuer. Le choix des aliments sera différent en fonction de l’identité alimentaire de chacun. Cette identité est forgée tout au long de la vie en fonction de notre vécu, nos croyances, notre héritage familial, notre lieu de vie, notre entourage ou encore l’appartenance à un groupe social.

Gateau citron

Cette empreinte alimentaire va guider les choix de nourriture. Les plus populaires étant les gâteaux, les pâtisseries, les sucreries, les chips ou encore la nourriture très grasse. Le sucre étant l’archétype de la dépendance affective.

La nourriture est ainsi utilisée bien souvent de manière tout à fait inconsciente comme un saboteur qui empêche de se concentrer sur ce qui est réellement important.L’aliment-réconfort choisi va tenter de combler un vide intérieur, une faim d’amour. Les prises alimentaires interviennent bien souvent pour pallier à l’ennui au travail, à la solitude, au stress, aux déceptions, à la tristesse ou encore à la fatigue. Ces aliments se veulent réconfortants mais viennent en réalité déconnecter le mental du présent. En effet, pour digérer l’organisme concentre une grande partie de son énergie au niveau de ses organes de digestion. L’énergie disponible pour penser et ressentir est ainsi amoindrie.

  

De la charge mentale à la restriction cognitive

 

Les personnes qui sont sujettes à des pulsions alimentaires souffrent en silence. Les grignotages ont souvent lieu en cachette si bien que l’entourage peut ne pas s’en rendre compte. S’en suivent des sentiments de culpabilité et de honte avec des jugements personnels très durs comme « je suis nul-le », « je ne comprends pas pourquoi j’ai fait ça », « j’échoue toujours, je n’ai aucune volonté, c’est toujours pareil », « je ne suis pas normale »... Les pensées qui occupent l’esprit sont alors focalisées sur le négatif ce qui peut pousser à continuer à manger : « foutu pour foutu », « vu où j’en suis déjà ».

Une fois que la culpabilité reprend le dessus, les mangeurs vont vouloir se « racheter » en pratiquant du sport, en décidant de suivre un régime ou en prenant de bonnes résolutions de façon récurrente (tous les lundis matin). L’idée est de « gommer » les prises alimentaires précédentes et de repartir du bon pied pour retrouver un équilibre.

Malheureusement, si aucun travail n’est fait pour identifier les causes des prises alimentaires excessives et lever les blocages qui empêchent de se sortir de cette spirale, les bonnes résolutions ne tiennent pas dans la durée.

La charge mentale liée à l’alimentation peut devenir très lourde et mobiliser une grande partie de l’énergie vitale. S’alimenter devient alors une obsession et prend toute la place dans le quotidien. Toute la nourriture qui va être portée à la bouche est décortiquée, laissant s’évanouir l’instinct. Le plaisir de manger est relégué au second plan, tout est mentalisé et planifié occupant une grande partie des pensées.

L’alimentation émotionnelle peut constituer un moyen inconscient de s’empêcher de se réaliser et d’aller vivre sa propre vie. Toute l’énergie est dirigée vers la façon de se nourrir. Ces mécanismes méconnus suscitent l’incompréhension générale car pour une majorité il suffirait simplement « d’arrêter de manger » pour que la relation à l’alimentation redevienne pérenne. Néanmoins, le processus s’avère bien plus complexe.

 

Quelques pistes à explorer 

 

Au niveau physiologique, vous pouvez tester la chrono nutrition afin de réguler votre système dopaminergique et donc harmoniser vos variations d’humeurs. Il s’agit de :

  • Manger des protéines le matin pour générer de la dopamine. Au menu : fromages, yaourts natures, houmous, graines de chia, œufs, poissons, viandes, quinoa…
  • Opter pour un goûter sucré aux alentours de 16/17h pour générer de la sérotonine.

N’oubliez pas de mastiquer chaque bouchée au moins 30 fois pour faciliter votre digestion et laisser à votre organisme le temps de sécréter de la leptine, hormone de la satiété, pour l’envoyer jusqu’à votre cerveau.

Toujours sur le plan physiologique, vous pouvez vous poser la question d’éventuels manques en magnésium, omega-3 et fer qui jouent un rôle primordial dans la gestion du stress et le métabolisme.

Sur le plan émotionnel, vous pouvez vous faire accompagner par des spécialistes pour apprendre à accueillir vos émotions et à libérer celles qui seraient restées bloquées. Certaines techniques sont particulièrement efficaces : l’EFT (Emotional Freedom Technique), le TIPI (Identification des Peurs Inconscientes), les élixirs floraux, les compléments alimentaires naturels, la cohérence cardiaque, la méditation ou encore l’écriture.

 


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